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Le bon coin du décret tertiaire - Astuce n°5 (# extension)
 

🔧Toujours mettre à jour la surface : sinon, OPERAT surestime la consommation par m² et vous pénalise injustement ! 


Quand on ajoute une extension à un bâtiment, la surface totale augmente naturellement. Mais rassurez-vous, cela ne complique pas la gestion des objectifs de consommation d’énergie. En effet, ces objectifs sont calculés en fonction de la surface (en kWh par mètre carré), pas en fonction de la consommation totale en kWh. Cela signifie que même si le bâtiment grandit, l’objectif reste le même par mètre carré. Pour que tout soit bien pris en compte, il faut simplement penser à mettre à jour la surface du bâtiment dans les outils de suivi. Cette étape est importante pour que les résultats reflètent bien la réalité et restent conformes aux règles en vigueur.

💪Pour bien comprendre comment ça fonctionne, on va décortiquer cette règle avec des exemples concrets. Vous verrez ainsi pourquoi il est important de toujours mettre à jour la surface dans les outils de suivi, et comment cela impacte les résultats et la conformité réglementaire.

Décryptage ⚙️

🔍 Les objectifs du Décret Tertiaire sont des ratios


Les objectifs énergétiques sont exprimés en kWh/m²/an, c’est-à-dire : consommation d’énergie divisée par surface assujettie.

Cela signifie que ce qui compte, c’est la performance énergétique par mètre carré, pas la consommation totale du bâtiment.


✅ Ce qu’il faut retenir


  • Ce n’est pas la quantité d’énergie totale qui est évaluée.

  • C’est l’efficacité énergétique par unité de surface.

  • Donc étendre le bâtiment ne pénalise pas l’objectif, tant que la performance par m² est maîtrisée.


💡 Pourquoi c’est important ?


Si les objectifs étaient en kWh (valeur absolue), toute augmentation de surface ferait automatiquement exploser ta consommation, même si ta performance énergétique restait bonne.

Mais comme les objectifs sont en kWh/m², tu peux augmenter la surface, et le système réadapte automatiquement l’évaluation.

💡 "Plus de m², plus d’énergie consommée, c’est logique. Mais l’important, c’est : est-ce que chaque m² est économe ?"


Cas pratique 🧪

🧮 Exemple simple pour illustrer 


Situation Surface (m²) Conso (kWh) Performance (kWh/m²)
Avant extension 2 000 200 000 100
Après extension 3 000 300 000 100
 

➡️ Tu n’as rien perdu en efficacité énergétique, donc tout va bien.
➡️ Les objectifs restent valides, car ils sont basés sur kWh/m².


✅ Résumé simplifié 


Les objectifs du décret tertiaire sont en kWh/m², donc quand la surface change, l’analyse reste juste.
S’ils étaient en kWh tout court, ce serait faux ou injuste, car une extension augmenterait mécaniquement la consommation.


❌ Exemple d’un objectif exprimé en kWh (et non en kWh/m²)


🎯 Objectif fixé en kWh et non en kWh/m² 


« Le bâtiment ne doit pas consommer plus de 200 000 kWh/an. »

✅ Avant extension :

  • Surface : 2 000 m²

  • Consommation : 200 000 kWh/an
    ➡️ ✅ Objectif respecté


❌ Après extension :

  • Nouvelle surface : 3 000 m² (donc +50%)

  • Même performance par m² : 100 kWh/m²

  • Nouvelle consommation : 3 000 m² × 100 kWh/m² = 300 000 kWh/an
    ➡️ ❌ Objectif dépassé de 100 000 kWh, alors que la performance énergétique n’a pas changé du tout


🎯 Pourquoi ce serait injuste


Dans ce cas :

  • Le bâtiment s’est agrandi, ce qui est normal dans la vie d’un patrimoine.

  • La performance par m² est constante (c’est-à-dire que chaque m² est aussi efficace qu’avant).

  • Mais l’objectif ne s’adapte pas à la surface, donc il devient inatteignable sans justification.

Cela pénaliserait artificiellement l’exploitant, alors qu’il n’a rien fait de mal sur le plan énergétique.


✅ Ce que fait intelligemment le Décret Tertiaire


En fixant les objectifs en kWh/m²/an :

  • L’objectif s’adapte automatiquement à la surface réelle.

  • On évalue l’efficacité énergétique, et non la taille du bâtiment.

  • Une extension ne vous pénalise pas, tant que la qualité énergétique est maintenue.


Le bon reflexe !

Voici un exemple simple, réaliste et chiffré montrant comment l’oubli de mise à jour de la surface après une extension pénalise un exploitant, alors même que sa performance énergétique est bonne.


🏢 Le bon reflexe : toujours mettre à jour ses surfaces dans OPERAT


⏮️ Situation initiale (avant extension) 


  • Surface déclarée dans OPERAT : 2 000 m²

  • Consommation annuelle : 180 000 kWh

  • Performance : 180 000 ÷ 2 000 = 90 kWh/m²/an

  • Objectif 2030 : 80 kWh/m²/an


⏭️ Travaux d’extension en 2023 


  • Ajout d’une aile de 1 000 m² (nouvelle surface réelle : 3 000 m²)

  • Bonne conception : cette extension consomme peu, 60 000 kWh/an

  • Nouvelle consommation totale du bâtiment :
    ➝ 180 000 + 60 000 = 240 000 kWh/an

  • Performance réelle :
    ➝ 240 000 ÷ 3 000 = 80 kWh/m²/an ✅ = objectif parfaitement atteint !


❌ Problème : la surface n’est pas mise à jour dans OPERAT


  • Surface restée à 2 000 m² (au lieu de 3 000 m²)

  • OPERAT calcule :
    ➝ 240 000 ÷ 2 000 = 120 kWh/m²/an

  • Résultat :
    ➝ L’outil pense que la consommation a explosé (+30 kWh/m²/an),
    ➝ Le gestionnaire est hors trajectoire, signalé comme non conforme,
    ➝ Il risque des actions correctives obligatoires, voire des sanctions à terme.

En ne mettant pas à jour la surface, la médiathèque se pénalise elle-même : elle apparaît comme inefficace alors qu’elle a atteint son objectif parfaitement.

Situation Surface déclarée Conso totale (kWh) Perf. calculée (kWh/m²) Objectif atteint ? Conséquence
🔵 Avant extension 2 000 m² 180 000 90 ❌ (objectif = 80) -
🟢 Après extension (correct) 3 000 m² 240 000 80 Conforme
🔴 Après extension (oubli MAJ) ❌ 2 000 m² (au lieu de 3 000) 240 000 120 Pénalisé, non conforme

Le bon reflexe 👉 toujours mettre à jour la surface dans OPERAT après extension pour éviter une pénalisation injuste !


💡Le bon plan

💡 Astuce n°1 : performance minimale de l’extension (surface fixée)


Plutôt que de subir un objectif difficile à atteindre sur l’existant, concevez l’extension la plus sobre possible : une nouvelle surface très performante dilue mécaniquement la consommation moyenne (kWh/m²) du parc.

👉 Avant de lancer le projet, calculez le niveau de performance nécessaire de l’extension pour savoir si la conformité est atteignable sans travaux lourds sur l’existant.


🏁 Données de départ


  • 🎯Objectif (bureaux) : 120 kWh/m²/an

  • Bâtiment existant : 5 000 m² à 150 kWh/m²/an

    • Consommation existante = 150 × 5 000 = 750 000 kWh/an

  • Extension : 2 000 m² (performance variable)

  • Surface totale après extension = 5 000 + 2 000 = 7 000 m²


Scénarios & calculs


🔴Scénario A — Sans extension

  • Conso totale = 750 000 kWh

  • Ratio global = 750 000 ÷ 5 000 = 150,0 kWh/m²/anNon conforme ❌


🟡Scénario B — Avec extension, 80 kWh/m²/an

  • Conso extension = 80 × 2 000 = 160 000 kWh

  • Conso totale = 750 000 + 160 000 = 910 000 kWh

  • Ratio global = 910 000 ÷ 7 000 = 130,0 kWh/m²/anNon conforme ❌


🟢Scénario C — Avec extension, 40 kWh/m²/an (très performante)

  • Conso extension = 40 × 2 000 = 80 000 kWh

  • Conso totale = 750 000 + 80 000 = 830 000 kWh

  • Ratio global = 830 000 ÷ 7 000118,6 kWh/m²/anConforme ✅


📊 Tableau comparatif


Scénario Surface totale (m²) Conso totale (kWh/an) Ratio global (kWh/m²/an) Gain vs précédent Conforme ?
A — Sans extension 5 000 750 000 150,0 ❌ Non
B — Extension, 80 kWh/m² 7 000 910 000 130,0 🔻 −13,3 % ❌ Non
C — Extension, 40 kWh/m² 7 000 830 000 118,6 🔻 −8,8 % ✅ Oui

📌Conclusion 


  • Ce qui marche : une extension très performante (ici ~40 kWh/m²/an) peut suffire à rendre l’ensemble conforme sans intervention sur l’existant, en diluant la moyenne pondérée.

  • Le bon plan :

    1. Calculer en amont (comme ci-dessus) la performance cible de l’extension nécessaire pour atteindre l’objectif.

    2. Intégrer ces exigences dans le programme (isolation, systèmes, exploitation) pour garantir la performance cible.

    3. Déclarer proprement surface et usages dans OPERAT pour que le calcul réglementaire reflète la réalité.


💡 Astuce n°2 : surface minimale de l’extension (performance fixée)


Si l’extension est plus performante que l’existant (kWh/m² plus bas), augmenter sa surface (même à performance identique) fait baisser la moyenne pondérée du site.

👉 On peut donc viser la conformité sans toucher à l’existant, en dimensionnant correctement l’extension en surface.


🏁 Données de départ (fixes)


  • 🎯Objectif (bureaux) : 120 kWh/m²/an

  • Existant : 5 000 m² à 150 kWh/m²/an → conso = 150 × 5 000 = 750 000 kWh/an

  • Extension (performance constante) : 60 kWh/m²/an

  • On ne change que la surface de l’extension selon les scénarios.


Scénarios & calculs 


🔴Scénario A — Extension 1 000 m², 60 kWh/m²/an
  • Conso extension = 60 × 1 000 = 60 000 kWh

  • Conso totale = 750 000 + 60 000 = 810 000 kWh

  • Surface totale = 5 000 + 1 000 = 6 000 m²

  • Ratio global = 810 000 ÷ 6 000 = 135,0 kWh/m²/an = ❌ Non conforme


🟡Scénario B — Extension 2 000 m², 60 kWh/m²/an
  • Conso extension = 60 × 2 000 = 120 000 kWh

  • Conso totale = 750 000 + 120 000 = 870 000 kWh

  • Surface totale = 7 000 m²

  • Ratio global = 870 000 ÷ 7 000 ≈ 124,3 kWh/m²/an = ❌ Non conforme, mais mieux


🟢Scénario C — Extension 4 000 m², 60 kWh/m²/an
  • Conso extension = 60 × 4 000 = 240 000 kWh

  • Conso totale = 750 000 + 240 000 = 990 000 kWh

  • Surface totale = 9 000 m²

  • Ratio global = 990 000 ÷ 9 000 = 110,0 kWh/m²/an = ✅ Conforme


📊 Tableau comparatif


Scénario Surface extension (m²) Perf. extension (kWh/m²/an) Surface totale (m²) Conso totale (kWh/an) Ratio global (kWh/m²/an) Conforme ?
1 1 000 60 6 000 810 000 135,0
2 2 000 60 7 000 870 000 124,3
3 4 000 60 9 000 990 000 110,0

📌Conclusion 


À performance d’extension constante, augmenter la surface réduit le kWh/m² global par simple effet de moyenne pondérée. Ici, il faudrait il faudrait une surface  ≥ 2 500 m² à 60 kWh/m²/an pour atteindre 120 kWh/m²/an ; 4 000 m² rendent le site conforme avec marge.


📐 Formules utiles


📝 Voici 2 formules clés pour couvrir tous les cas d’usage extension !


Cas 1️⃣ – Trouver la performance minimale de l’extension - Performance minimale de l’extension (surface fixée)

Quand la surface d’extension est fixée, quelle perf viser ?



Cas 2️⃣ – Trouver la surface minimale de l’extension - Surface minimale de l’extension (performance fixée)

Quand la perf de l’extension est connue, quelle surface ajouter pour être conforme ?



🧭 Schéma de décision rapide


1️⃣ Sais-tu la surface d’extension ?
➡️ Oui → utilise Cas 1 (trouver perf mini)

2️⃣ Sais-tu la perf attendue de l’extension ?
➡️ Oui → utilise Cas 2 (trouver surface mini)


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✅ En résumé, à retenir : Extensions de bâtiments.

Élément Explication
🔗 Lien fonctionnel L’extension est rattachée au bâtiment existant → même entité fonctionnelle
📏 Augmentation de surface La surface assujettie augmente → la performance énergétique doit être recalculée par m²
🎯 Objectifs inchangés Les objectifs sont en kWh/m² (et non en kWh) → donc ils s’adaptent à la nouvelle surface
📝 Obligation réglementaire Il faut mettre à jour la surface dans OPERAT après extension
📑 Référence réglementaire Cf. Table 4b – Annexe VI de l’arrêté du 10 avril 2020 (items 1 et 2 : surface et intensité d’usage)
⚠️ Si oubli de mise à jour La consommation par m² est surévaluée → risque de non-conformité ou de pénalité

La source 📦

📖 Source : FAQ : A1 – Q1 – Bâtiments concernés par le Décret Tertiaire

Les extensions : par définition, l'extension d'un bâtiment existant induit un lien fonctionnel entre ce bâtiment et l'extension. Ce faisant l'entité fonctionnelle correspondante voit sa surface augmenter, et cela ne pose aucun problème puisque les objectifs (exprimé en valeur relative et en valeur absolue) sont exprimés en kWh/m² et non pas en kWh. En cas d'extension, il conviendra donc que l'entité fonctionnelle assujettie procède à la modification de la surface assujettie (Cf. Table 4b de l'Annexe VI de l’arrêté du 10 avril 2020 - Indicateurs d'intensité d'usages de l'année écoulée, en particulier les deux premiers items visés dans cette table).


 

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